Une étude, publiée dans l’article What does the scientific literature tell us about the ventilation–health relationship in public and residential buildings ?, dirigé par Pawel Wargocki, s’attarde sur les conclusions qui peuvent être tirées de la littérature scientifique en matière de relation entre ventilation, qualité de l’air intérieur, et santé des travailleurs de bureau.
L’étude, qui rapporte les principales conclusions d’articles de 1993 à 2011, explique comment la conception de la relation entre problèmes de santé sévères au travail et ventilation a évolué dans les 25 dernières années.
Ainsi, dans les années 1990 et jusqu’à 2000, on commençait simplement à réaliser que le débit de la ventilation, le nombre d’occupants d’une pièce, la présence ou non de tapis, etc. avaient une influence sur la santé des occupants. On estimait ainsi qu’un débit de 10 L/s par personne pouvait réduire les symptômes au travail et améliorer la satisfaction des occupants à propos de la qualité de l’air intérieur. A la fin des années 90 (1999), une étude montre qu’une augmentation du débit de ventilation au delà de 10 L/s/personne, jusqu’à 20 L/s/personne, réduit drastiquement les symptômes ; la concentration en dioxyde de carbone (CO2) est elle aussi montrée du doigt, les symptômes diminuant lorsque la concentration est en dessous de 800 ppm.
A partir des années 2000 (2002) apparaît une nouvelle information : les débits de ventilations supérieurs à 25 L/s/personne augmenteraient le risque de symptômes, les absences maladie de courte durée et auraient un impact négatif sur la productivité. On commence aussi à s’intéresser à la pollution de l’air intérieur et à la relation entre polluants et performance. Il apparaît tout de même que les débits de ventilation ont un incidence sur la performance des enfants, des étudiants et des adultes.
Des données en ce sens apparaissent après 2005, avec un débit moyen pour une performance satisfaisante donné aux alentours de 15 L/s/personne. En 2007, on fait le lien évident entre qualité de l’air, circulation de l’air dans les bâtiments et propagation de miasme et microbes, de la tuberculose et d’autres maladies ; aucune donnée précise ne permet cependant de définir un débit qui réduirait cette propagation.
En 2009, on s’intéresse toujours à la relation entre symptômes et débit de ventilation, et il est confirmé qu’un débit en dessous de 10 L/s/personne induit une augmentation des symptômes, tandis que l’augmentation du débit entre 10 et 25 L/S/personne entraîne une réduction.
Enfin, en 2011, un débit de 25 L/s/personne est associé à une réduction des symptômes, et un renouvellement de l’air domestique de 0.5 par heure est associé à une réduction des manifestations allergiques chez les enfants des pays nordiques.
Source : Swegon Air Academy, un forum d’échange et de partage de connaissances basées sur les Enjeux Energétiques dans les Bâtiments Tertiaires