Lien fort entre traitement d’air et économies d’énergie à l’hôpital dans le projet NKS

Avec des ambitions vertes remarquablement fortes comme au projet Nya Karolinska Solna (NKS), Suède, la liaison optimisée entre traitement d’air et économies d’énergie à l’hôpital fait partie intégrante du concept. NKS est le projet hospitalier d’envergure inégalée, qui va porter l’activité des soins de la Suède vers de nouvelles hauteurs. Le signal de départ du projet de construction du groupe hospitalier a été donné en 2010. La mise en service des premiers bâtiments est prévue pour 2016. L’hôpital est censé être entièrement opérationnel d’ici 2017.

Au total seront construits 330 000 mètres carrés d’espace hospitalier, avec entre autres 2 hélisurfaces, 36 blocs opératoires, 8 salles de radiologie et des places pour 730 internés avec chambre et salle de bains individuelles. Le budget de construction équivaut environ 1,7 milliards d’euros. NKS fait partie du projet hospitalier le plus grand jamais réalisé en région de la capitale de Suède. Le projet ambitionne de croître l’activité de santé en vue de l’évolution démographique et réaliser de meilleurs soins dans de meilleurs locaux, tout en optimisant le traitement d’air et les économies d’énergie dans l’hôpital. NKS sera un hôpital hautement spécialisé destiné aux patients ayant les pathologies et blessures les plus compliqués.

En effet, si le projet de construction représente un investissement monumental, l’objectif est d’atteindre un état opérationnel à coût et consommation énergétique minimal. L’impact sur l’environnement du groupe hospitalier doit être le moindre possible car il est censé prendre le rôle de précurseur en développement durable. Ceci sera possible grâce à une enveloppe climatique de haute volée (choix et conception de fenêtres, murs et isolation pour donner au bâtiment une enveloppe énergétiquement optimisé), un recyclage à la pointe, des installations et équipements énergétiquement très efficaces et notamment des équipements de traitement d’air qui permettront des économies d’énergie à l’hôpital. Au total 115 centrales de traitement d’air à la pointe de la technologie au niveau de la récupération énergétique seront installées dans les locaux du groupe hospitalier. En effet, les calories récupérées de l’air de la ventilation constitueront une des ressources utilisées afin de couvrir la consommation énergétique de l’établissement de santé. La ventilation dans l’hôpital sera déclenchée à l’aide des détecteurs de présence, ce qui permettra de réaliser d’importantes économies sur le traitement d’air à l’hôpital car le gaspillage d’énergie dû à un état de marche constant et inutile sera évité.

Par rapport à la consommation d’énergie des établissements de santé conventionnels, il est prévu que NKS n’en consommera que la moitié.

Le projet hospitalier NKS vise deux certifications prestigieuses :

La classe supérieure de Miljöbyggnad, un système de certification suédois évaluant la performance environnementale des bâtiments au sujet de leurs espaces intérieurs, les matériaux intégrés dans la construction et l’énergie.

Le niveau Gold (soit niveau 2) du classement international Leadership in Energy and Environmental Design (LEED), qui évalue de manière globale les qualités environnementales d’un bâtiment, si bien au niveau de la gestion de l’énergie qu’au niveau de l’impact sur l’environnement.

Un premier bilan par rapport à l’efficacité des équipements de traitement d’air et les économies d’énergie réalisées dans l’hôpital sera consultable quelques années après la mise en service de l’ensemble hospitalier Nya Karolinska Solna.

L’inauguration – la conception du système de traitement d’air de l’hôpital NKS mise à l’épreuve

Un cap important du projet hospitalier NKS (Nya Karolinska Solna), Suède, a été franchi avec l’inauguration du bâtiment technique – le choix de conception du système de traitement d’air pour l’hôpital est maintenant concrètement mise à l’épreuve ainsi que les autres fonctions regroupées dans ce bâtiment de taille.

Fidèle au caractère emblématique du projet hospitalier NKS, son bâtiment technique abrite des équipements et technologies de pointe qui vont permettre à l’hôpital universitaire de devenir le plus fiable quant à son fonctionnement continu et le plus respectueux de l’environnement avec la consommation énergétique la plus basse – une position de Leader qui est valable sur le plan mondial.

Le bâtiment technique est censé fournir l’hôpital avec les quantités nécessaires d’électricité, chauffage, refroidissement, eau et gaz médicaux. Avec ses 14 000 mètres carrés repartis sur huit étages, le bâtiment intègre les équipements centraux de la conception du système de traitement d’air de l’hôpital, les installations de production thermique (chaud – froid), les pompes à chaleur, mais également le poste électrique central avec sa station de contrôle et les bureaux du personnel de maintenance.

Le contrôle et le pilotage de la totalité des fonctions techniques et des installations sur l’ensemble hospitalier, sera rassemblé et organisé dans un système de contrôle extrêmement avancé et puissant. La conception et la programmation du système de contrôle pour la totalité des fonctions techniques de l’hôpital est une tâche d’envergure qui a été confiée aux informaticiens compétents.

Un ensemble impressionnant d’environ 170 puits thermiques forés dans le sous-terrain de la zone hospitalière constitue le véritable socle de stockage pour les ressources énergétiques et thermiques de l’hôpital. La plupart des puits descendent jusqu’à 220 m de profondeur et ils sont tous liés au bâtiment technique par un système canalisation. L’idée du stockage par puits souterrains est de pouvoir les utiliser comme sources de refroidissement en été et sources de chauffage en hiver. Il est possible de profiter des températures extrêmes, estivales ou hivernales, pour charger les puits thermiquement.

L’unité pour le traitement des apports de chauffage et de refroidissement située au dernier sous-sol du bâtiment technique, reçoit, traite et redistribue le chauffage selon les besoins à l’hôpital. Elle contient les équipements essentiels à la conception du système de traitement d’air pour l’hôpital : détendeurs thermostatiques, échangeurs de chaleur et de gaines et conduits recouvrant les murs et plafonds. Toutes les sources chaudes et froides sont bonnes à prendre pour le transfert thermique : l’air froid de l’extérieur, l’air intérieur, les puits forés, la chaleur produite par l’utilisation et l’activité des équipements médicaux…

Les pompes réversibles à chaleur et à refroidissement sont installées dans un local quelques étages plus haut dans le bâtiment technique. Des engins d’une ampleur comme ceux-ci sont rares et les fabricants capables à les livrer sont peu nombreux au niveau mondial.

L’objectif avec la préparation de sources thermiques et énergétiques locales à l’hôpital, est d’arriver à répondre à 90% du besoin de chauffage et 80% du besoin de refroidissement par ses propres ressources.

Le système de traitement d’air de l’hôpital a été conçu pour s’intégrer dans l’ambition de recyclage d’énergie. Le sous-système de ventilation a été conçu de manière à ce que la chaleur de l’air sortant soit utilisée pour chauffer l’air entrant. Le taux de récupération de chaleur est estimé à près de 80 %.

Innovation renforçant l’hygiène d’air au bloc opératoire

Une technique innovatrice d’air neuf pour assurer l’hygiène d’air au bloc opératoire vient d’être présentée. Cette technique bouleverse les solutions existantes de purification d’air et permet au bloc opératoire dans sa totalité d’obtenir le standard hygiénique requis pour les opérations complexes.

La solution a été développée en coopération entre l’hôpital ultra-moderne Nya Karolinska Solna (NKS) et l’entreprise Halton. L’hôpital NKS est en cours de construction avec inauguration prévue en 2016.

La technique innovante de purification d’air a été intégrée dans une solution dénommée Halton Vita OR Space. Contrairement aux solutions conventionnelles sur le marché qui créent une zone protégée limitée autour du lit du patient, Halton Vita OR Space élargit la zone protégée pour couvrir la totalité du bloc opératoire. La nouvelle solution d’hygiène d’air pour blocs opératoires permet en même temps une meilleure efficacité énergétique. Ce dernier point est particulièrement important en vue du nombre croissant de personnel présent lors des interventions chirurgicales et en vue de l’évolution des techniques utilisées. La nouvelle solution permet une meilleure flexibilité et une sécurité renforcée pour organiser et disposer les objets et le personnel au moment du démarrage de l’intervention chirurgicale. La technique permettra également d’ajuster la ventilation dans chaque bloc opératoire individuellement – une possibilité pouvant donner lieu à des économies d’énergie et de meilleures conditions de travail pour le personnel participant à l’intervention chirurgicale. La technique d’hygiène d’air pour blocs opératoires  sera proposée au marché en tant que solution Clé en main complétée d’une méthode de validation unique : la méthode de validation a été testée à l’aide des situations simulées et réelles d’intervention chirurgicale.

« Nous sommes fiers de pouvoir présenter un nouveau type de solution pour blocs opératoires, qui conviendra de manière idéale aux hôpitaux de demain. Comme l’indique le nom Halton Vita OR Space, cette solution propose la possibilité d’utiliser la totalité de l’espace du bloc opératoire sans s’inquiéter des limitations associées au milieu stérile lors d’une opération, ce qui normalement est le cas en employant des solutions conventionnelles. Comparée aux systèmes conventionnels, cette solution donne accès à d’autres avantages également, tels qu’une forte efficacité énergétique et des conditions de travail confortables. De plus, le système répond aux nouveaux standards d’hygiène européens » raconte Kim Hagström, directeur de Halton Offering & Development.

Le nouveau standard européen relatif à la qualité de l’air dans les blocs opératoires est actuellement en cours de préparation. Lors du travail préparatoire, les différents niveaux d’hygiène et exigences sur les blocs opératoires en fonction des opérations à haut risque ou de faible risque seront repartis en différentes catégories. Le nouveau standard européen permettra une plus grande liberté pour le choix de méthode à appliquer afin atteindre les résultats souhaités.

La mise en service de la solution Halton Vita OR Space aura sa première à l’hôpital ultra-moderne Nya Karolinska Solna à Stockholm, Suède. L’hôpital sera le plus grand des pays du nord  avec quarante blocs opératoires de toutes tailles  (60 m², 90 m², 120 m²). Halton a développé la nouvelle solution en étroite collaboration avec l’hôpital NKS et le groupe BTP suédois, Skanska. Leur objectif en commun était de développer un bloc opératoire moderne et adaptable aux besoins du futur.

En association avec le lancement de la solution Halton Vita OR, sera également présentée la famille de produits Halton Vita dans son intégralité. Ces produits ont été pensés et développés pour répondre aux exigences élevées des milieux intérieurs tels que les blocs opératoires, les laboratoires, les zones d’isolation et les pharmacies hospitalières.

L’aménagement des espaces de l’hôpital – primordial pour la santé

L’aménagement des espaces de l’hôpital et la santé des patients sont intimement liés. Ce constat a été confirmé par l’expérimentation de la corrélation entre divers niveaux de stress et différents facteurs les conditionnant dans les établissements de santé. En effet, il existe des liens forts entre certains phénomènes dans le milieu hospitalier et stress chez les individus. Les résultats des expérimentations, issus du terrain, ont un haut potentiel d’application dans l’aménagement des espaces de l’hôpital pour une santé meilleure.

Au service néonatal, un réaménagement des espaces a été effectué et la disposition a été modifiée en fonction de l’exposition à la lumière et la protection contre les bruits. A également été pris en compte de réserver un espace privé pour les parents autour du lit du bébé. Résultat – les parents ont mieux participé dans les soins de leur bébé et ont passé plus de temps en tenant le bébé dans les bras.

Parmi les bébés néonataux faisant partie de l’expérimentation, l’occurrence de saignements cérébraux sévères a baissé massivement, ainsi que les altérations de la vue et le nombre de jours avec assistance respiratoire. C’est dire que l’aménagement des espaces de l’hôpital et la santé des bébés néonataux sont directement liés.

Dans une enquête auprès des proches des patients à un service gériatrique, les réponses ont indiqué que l’accès à un espace privé favorisait la présence et la participation des proches. La communication entre le patient, les proches et le personnel avait également un effet positif sur la participation des personnes proches.

Il n’y a pas que le périmètre privé à prendre compte dans l’aménagement des espaces de l’hôpital pour une santé améliorée – l’espace commun et son impact sur la guérison et le rétablissement, sur l’appétit, sur la durée de l’hospitalisation et sur le stress n’est pas anodin.

Le café du quartier, la place du village, le stade de foot, la salle à manger au travail… Nous avons aujourd’hui des exemples documentés des résultats bénéfiques pour la santé que peut générer un aménagement et une utilisation réfléchis des espaces communs, notamment à l’hôpital. Quand un service de restauration pour enfants atteints de cancer a revisité son fonctionnement, créant une salle à manger locale dédiée à ces enfants avec un mot de passe secret pour entrer et des diététiciens en charge des menus, les moments de repas des enfants ont changé de caractère. De la précédente scène de conflits, la situation de repas a été transformée en un moment sociable et important, une possibilité pour les enfants et leurs parents de rencontrer d’autres familles dans des situations similaires. De plus, l’apport alimentaire a été amélioré significativement pour les enfants internés. Il n’y a aucun doute concernant l’effet bénéfique sur la santé qu’a eu l’aménagement de ces espaces de l’hôpital.

Les études et leurs résultats nous font comprendre le lien entre santé et aménagement des espaces de l’hôpital car intelligemment aménagés, les espaces peuvent réellement contribuer à réduire le stress, la douleur et l’angoisse.

 

Source :

Har hospitalsarkitekturen et helende potentiale ?

Présentation d’étude par Anne Kathrine Frandsen, Ph.D. et Architècte MAA (Member of the Danish Architects Association)

Recherche sur le stress à l’hôpital – Résultats édifiants

La recherche sur le stress à l’hôpital a permis de porter l’attention sur l’importance qu’occupe l’environnement physique en tant que facteur déclenchant ou réduisant le stress.

 

La qualité de la lumière et la santé à l’hôpital

Le lien entre la lumière et la santé à l’hôpital est incontestable. La recherche sur le stress à l’hôpital prouve que la qualité de la lumière impacte sur le niveau de satisfaction qu’éprouveront les patients internés. La lumière et l’éclairage dans l’hôpital impacte également le rythme de vie, la lumière cale ou bien décale le sommeil. En effet, la gestion de l’éclairage, le niveau de luminosité le jour et l’absence ou présence d’éclairage la nuit apporte un effet prouvé sur le rythme et le comportement des humains. Une étude effectuée dans un service néonatal a démontré que le groupe de bébés exposé à une lumière forte en journée et à une absence de lumière la nuit, montrait une différence de niveau d’activité jour-nuit plus marquée que le groupe de bébés exposé à une lumière moyenne en journée et une lumière modérée la nuit.

L’étude a également montré que l’accès à une bonne lumière du jour contribue à écourter la durée de l’hospitalisation et à diminuer le taux de mortalité. L’exemple concret des résultats divergents  entre chambres orientées nord et celles orientées sud dans un service de cardiologie intensif en fait preuve. Pour les chambres orientées nord la durée moyenne d’hospitalisation était de 2,6 jours, contre 2,3 jours dans les chambres orientées sud. Une différence en taux de mortalité a également été distinguée – 1,2% pour les patients dans les chambres orientées nord, contre 0,9% pour les patients dans les chambres orientées sud.

Encore, l’étude a permis d’indiquer l’effet positif qu’apporte la lumière du jour sur l’expérience et la maîtrise de la douleur et du stress. Sur un groupe de patients ayant subi une opération de la colonne vertébrale, l’on a pu constater une consommation d’antidouleurs nettement inférieure chez les patients ayant une plus forte exposition à la lumière du jour. Aussi, ces patients exprimaient une expérience de stress bien moins sévère que les autres patients.

 

Les sons et les bruits et leur impact sur la santé en milieu hospitalier

L’effet nuisant des bruits sur la santé en milieu hospitalier a été clairement prouvé par la recherche. L’étude effectuée au service néonatal montrait que les bébés qui ont été protégés du bruit avaient de meilleurs résultats quant à l’oxygénation du sang, au rythme cardiaque et au rythme respiratoire. Ils dormaient mieux que les autres bébés et leur état général restait plus stable.

Le sujet des bruits et la santé en milieu hospitalier concerne le personnel soignant au plus haut point. Provenant des signaux d’avertissement et d’alarme, des machines et appareils utilisés à l’intérieur, la forte densité de personnes dans les lieux, la circulation et l’activité extérieures avoisinantes…les bruits constituent une pollution génératrice de stress auprès des personnes exposées. De par la nature préoccupante des activités de soin, les bruits dans ce milieu professionnel sont un facteur de stress particulièrement fort et la question des bruits pour la santé en milieu hospitalier porte tout son poids quant au personnel.

Les odeurs sont également susceptibles d’influencer sur le niveau de stress de l’être humain. Lors d’une expérimentation dans un cabinet de dentiste, le parfum d’orange a été diffusé dans la salle d’attente du cabinet. A l’issu de leur visite, les personnes présentes dans la salle d’attente au moment de la diffusion du parfum ont rempli une évaluation. En comparaison avec les évaluations d’un groupe de référence, il a été mis en évidence que le groupe exposé à l’odeur d’orange ressentait moins d’angoisse.

Source :

Har hospitalsarkitekturen et helende potentiale ?

Présentation d’étude par Anne Kathrine Frandsen, Ph.D. et Architècte MAA (Member of the Danish Architects Association)

La Solution contre le stress en milieu hospitalier

La place prioritaire à la lutte contre le stress en milieu hospitalier a tout son intérêt et pour cause – le stress en milieu hospitalier inhibe la guérison des patients et provoque des problèmes de santé chez le personnel soignant. Cette lutte n’est pas évidente à mener car le stress en milieu hospitalier et généré par de multiples facteurs qui ne sont pas forcément liés.

La recherche sur le stress vient de surligner une méthode efficace pour combattre simultanément un grand nombre de facteurs de stress en milieu hospitalier. Le projet d’étude « l’architecture qui soigne » à l’hôpital a permis d’apporter des informations concrètes sur l’impact de l’environnement hospitalier sur l’état de stress et sur la capacité de guérison des personnes qui s’y trouvent. Ces informations peuvent servir, entre autres aux phases de conception et de planification dans les projets de construction des établissements de santé.

 

Qu’entendons-nous par « l’architecture qui soigne » à l’hôpital ?

Contrairement à ce que peut laisser croire l’expression « l’architecture qui soigne » à l’hôpital, l’idée de l’impact sur la guérison qu’apporte le milieu dans lequel le patient passe son temps, n’a rien de nouveau.  Déjà au 19ème siècle était évoqué l’effet bénéfique d’un environnement calme et agréable pour favoriser guérison et rétablissement des souffrants. L’idée laisse imaginer des milieux bienfaisants tels que les salons esthétiquement décorés, les pièces de vie « cosy » grâce aux choix de couleurs et d’ameublement, les parcs débordant de verdure…

Et pourtant, les milieux froids et stériles que présentent certains hôpitaux, souvent dans des bâtisses du style « tours et barres » des années 60, ont incontestablement un effet opposé, de provoquer du stress en milieu hospitalier et du mal-être. Une réaction face à cette incompatibilité entre le besoin des patients et le milieu les abritant a sans doute contribué à placer « l’architecture qui soigne » dans l’hôpital à l’ordre du jour.

« L’architecture qui soigne » se base sur des idées et principes distincts:

*l’architecture impacte sur le bien-être humain.

*c’est pourquoi l’architecture peut contribuer à favoriser le processus de guérison et le rétablissement d’un individu.

*la conception architecturale, exprimée en termes de qualité et d’accès à la lumière du jour, l’ambiance de la pièce, les couleurs, l’acoustique et les sons, la possibilité d’y être tranquille et en sécurité – ces aspects renforcent le processus de guérison aussi bien sur le plan physique que psychique.

Les facteurs provoquant du stress en milieu hospitalier peuvent être regroupés selon différents types :

Parmi les facteurs PSYCHIQUES, l’on retrouve la colère, l’inquiétude et la déception, la perte de maîtrise de soi, l’isolation et le manque de sens, les contraintes de temps, l’insomnie.

Les facteurs PHYSIQUES, sont tels que la chaleur ou le froid excessifs, la peur, la lumière trop forte ou bien trop faible, le bruit.

Les douleurs aigues ou chroniques sont des facteurs de stress d’ordre BIOLOGIQUE.

Se distingue également les facteurs EXISTENTIELS, comme le deuil, les maladies graves, la perte de sa mobilité physique, la perte de ses moyens économiques.

Peu importe le type de facteur, ils peuvent tous générer des conséquences telles qu’un système immunitaire affaibli, le risque accru d’infections, une dégénération de la capacité de guérison de plais et blessures, une tendance renforcée à la dépression ou une hospitalisation prolongée.

L’objectif du projet d’étude « l’architecture qui soigne » à l’hôpital est de donner une perspective sur la recherche existante où l’architecture est associée à une vision globale et existentielle. C’est aussi de donner aux maîtres d’œuvre et à tout décideur du domaine de bons outils pour la conception et la construction des hôpitaux.

Source :

Har hospitalsarkitekturen et helende potentiale ?

Présentation d’étude par Anne Kathrine Frandsen, Ph.D. et Architècte MAA (Member of the Danish Architects Association)

Principes de conception d’une centrale de traitement d’air pour l’hôpital

De procéder à la conception d’une centrale de traitement d’air pour l’hôpital requière impérativement de disposer d’une expertise dans la matière. L’hôpital est un milieu à haute concentration de polluants de l’air intérieur, et en même temps un lieu abritant des individus fragiles. Le risque de transmission croisée des agents infectieux véhiculés par les particules aériennes est particulièrement élevé en milieu hospitalier. La conception d’une centrale de traitement d’air pour l’hôpital, à forte puissance et ayant une ventilation à haute capacité, permet de fournir une protection élevée aux patients et collaborateurs de l’hôpital. Cependant, la centrale de traitement d’air est généralement associée à une consommation énergétique importante. Une régulation inadaptée de la centrale de traitement d’air a tendance à générer le dessèchement de l’air, qui cause, à son tour, de l’inconfort et une hausse des risques sanitaires. Enfin, pour l’installation et la conception d’une centrale de traitement d’air pour l’hôpital il faut disposer d’une importante surface, car les équipements et le système de gaines et de conduits sont encombrants. Autant d’éléments à prendre en compte pour la conception de la centrale de traitement d’air pour l’hôpital, afin que l’investissement donne en retour un résultat viable et rentable.

Une centrale de traitement d’air intégrant un système de ventilation avancé à flux d’air dirigés pour hôpitaux est une solution bénéfique pour un grand nombre d’espaces dans l’hôpital car ce système permet d’approvisionner l’air neuf de manière ciblée vers les zones en ayant besoin, telles que le bloc opératoire ou le lit de l’hôpital.

Afin d’avoir une idée plus précise de cette variante de conception de centrale de traitement d’air pour l’hôpital, étudions de plus près sa forme concrète adaptée au lit de l’hôpital :

Une centrale de traitement d’air avec système de ventilation avancé à flux d’air dirigés adapté au lit de l’hôpital se compose de trois pièces : deux caisses à fixer sur les côtés du lit et un panneau avec bouche d’évacuation d’air à situer en hauteur dans la chambre hospitalière. Les caisses sur chaque côté du lit comportent des capteurs de mouvement, qui, en fonction de l’orientation de la tête du patient, déduiront sur quelle caisse activer l’évacuation de l’air vicié et sur quelle caisse activer la diffusion de l’air neuf. Le fonctionnement entre les deux caisses se reverse quand le patient tourne la tête dans le sens inverse. Ces caisses contiennent des systèmes de traitement d’air intégrés, format miniature. L’air vicié est renvoyé à la bouche d’extraction sur la caisse qui se trouve face au visage du patient. L’air passe ensuite par un ventilateur de reprise et un filtre HEPA/ULPA, qui retient les polluants y incluses les bactéries et microparticules. Les éventuels germes subsistant dans l’air après la filtration sont exterminés par l’exposition à la lumière UV-C, amplifiée à l’aide du matériel réfléchissant revêtant les parois intérieures de la caisse. Le flux d’air purifié est ensuite corrigé et aligné à l’aide des canaux, et l’air est redistribué dans la direction souhaitée – soit vers le patient, soit vers le haut de la chambre pour en créer les rideaux d’air purifié protégeant le patient et le personnel soignant des émanations d’air pollué. La bouche d’extraction située en haut de la chambre hospitalière permet de créer les flux d’air orientés du bas vers le haut, qui emportent également les émanations d’air pollué (personnes dans l’entourage qui éternuent ou toussent, etc). La conception de cette centrale de traitement d’air pour l’hôpital avec système de ventilation avancé sera certainement très demandée dans les établissements de santé français dans les années à venir.

Source : Arsen K. Melikov: Kan indeklimaet fobedres og risikoen for smittespredning sænkes uden forøget energiforbrug?

 

Les plus pointus des équipements pour améliorer la qualité de l’air intérieur dans l’hôpital

De multiples précautions et équipements sont nécessaires afin de lutter contre les risques de contamination aérienne et améliorer la qualité de l’air intérieur dans l’hôpital : une hygiène stricte, la désinfection régulière des objets et surfaces, l’isolation des patients atteints de certaines contaminations ou particulièrement sensibles et surtout, un traitement de l’air avec une ventilation respectant la réglementation relative aux établissements de santé.

Certains équipements pour améliorer la qualité de l’air dans l’hôpital sont dédiés aux zones particulièrement sensibles, comme les centres de soin des brûlures ou les unités assurant des greffes.

La protection par pression d’air positive ou négative est une méthode efficace pour éviter le risque de contamination généré par des agents infectieux véhiculés à cause des particules aéroportées. Dans les chambres appartenant à la zone protégée de l’hôpital, le débit d’air est régulé en sorte de créer une différence de pression, à la hausse ou à la baisse, par rapport aux zones avoisinantes. Dans le cas d’une chambre en surpression, un débit d’air plus élevé, compté en Litres d’Air par Seconde et Personne, assurera la haute pression et empêchera l’air à l’extérieur de la chambre d’entrer. Un plafond filtrant à flux laminaire unidirectionnel permet de renouveler l’air dans les zones protégées de manière ciblée et efficace, sans créer de turbulences d’air et en préservant une très bonne qualité sanitaire de l’air. Le taux de renouvellement d’air (TRA) doit rester très élevé. La France fait partie des pays où le brassage et le recyclage de l’air dans les zones protégées de l’hôpital est une procédé déconseillée. Pour éviter tout risque de présence de polluant aéroporté, il est préconisé de n’utiliser que l’air neuf pour renouveler l’air dans les zones les plus sensibles. L’ajout des rideaux d’air avec des flux montants vers le plafond filtrant, permet de renforcer la protection de la zone.

Ces méthodes et équipements pour améliorer la qualité de l’air dans l’hôpital ont été testés et prouvés quant à leur efficacité pour protéger et améliorer la qualité de l’air dans des établissements hospitaliers. Un exemple édifiant constitue les résultats observés lors de l’exposition, sous différentes conditions, d’une population sensible, à un seul et cas d’infection de grippe. Dans une pièce protégée par forte surpression correspondant à un débit d’air de 40 litres par seconde et personne, le risque de contamination suite à l’exposition était de 1,25%. La même exposition mais dans une pièce non-protégée ayant un débit d’air de 10 litres par seconde et personne a donné des résultats extrêmement différents, avec un risque flagrant de contamination de 77,5%.

Les études prouvent qu’afin d’arriver à améliorer la qualité de l’air intérieur dans l’hôpital et restreindre la concentration de particules aériennes et gouttelettes susceptibles de véhiculer des agents infectieux à laquelle s’expose le personnel soignant devant un patient qui tousse, il faut avoir recours à un système de traitement d’air à taux de renouvellement d’air de minimum 12 volumes par heure.

Source : Arsen K. Melikov: Kan indeklimaet fobedres og risikoen for smittespredning sænkes uden forøget energiforbrug?